La crise a certes apporté son lot de malheurs, entre autres le resserrement des crédits aux entreprises, mais elle a contribué par la même occasion à la multiplication d’autres sources de financements bénéficiant surtout aux « particuliers ». Si le secteur bancaire détient toujours une large part du marché des crédits à l’économie, les institutions financières non bancaires prennent peu à peu de l’ampleur, et grignotent lentement mais surement une portion non-négligeable de ce marché. Les marchés de niches sont surtout les cibles de ces alternatives aux financements bancaires. C’est-à-dire qu’une institution non-bancaire particulière se spécialisera sur un segment de marché généralement non-couvert par les services bancaires. D’ordinaire, les sociétés de financements sont les plus connues parmi ces institutions. Mais d’autres entités moins connues des non-initiés fournissent également des services d’intermédiations financières.
Le resserrement du crédit des banques primaires durant la crise, qui devait n’être qu’un élément conjoncturel, a semble-t-il muté en un phénomène structurel avec l’accroissement de divers acteurs financiers non-bancaires. Il est donc légitime de s’interroger sur l’avenir de ces nouvelles institutions financières : sont-elles toutes fiables ? Sauront-elles tenir si jamais une nouvelle crise survenait ? Sans vouloir alarmer les esprits et surtout brider l’esprit entrepreneurial qu’il faudrait au contraire stimuler, il ne faut cependant pas oublier que la finance comporte des risques, l’important étant de bien les calculer.
Se procurer des financements sans passer par une banque est tout à fait possible et se révèlera même financièrement plus intéressant. En fait, diverses plateformes fédérant l’épargne des particuliers se sont déjà instituées, où entreprises et particuliers peuvent trouver le financement à des coûts compétitifs. C’est le cas par exemple des intervenants financiers qui confrontent sur une plateforme les emprunteurs et les prêteurs (particuliers ou professionnels). Les montants obtenus ne sont pas très importants et ne peuvent donc pas soutenir un financement assez conséquent. Pour ce faire, les entreprises se tourneront plutôt vers les marchés financiers, encore dominés par les grandes multinationales et les grands groupes. Là encore, les petites et moyennes entreprises butent contre les velléités non dissimulées des marchés financiers qui préfèrent investir dans des projets plus grands, bénéficiant ainsi de rendements d’échelles et donc de plus de bénéfices, que les PME ne pourront jamais atteindre vu leur taille.
Diverses options peuvent être envisagées concernant le financement des entreprises en plein stade de développement, mais toutes peuvent être ramenées à deux catégories simples : le financement par fonds propres et le financement par des tiers. Le premier cas est intéressant dans la mesure où le coût de financement est presque nul, mais il est généralement insuffisant au regard des besoins de l’entreprise, surtout pour une entreprise qui veut s’établir sur un marché international. L’entreprise doit alors faire appel à des partenaires financiers extérieurs telles que les banques, qui sont les plus renommées mais aussi généralement les plus onéreuses. Heureusement, il existe d’autres alternatives plus accessibles par rapport aux offres bancaires : le financement par un business angel, le capital-risque, le crédit-bail auprès d’une société de financement, etc.
Le financement des entreprises par un business angel (terme anglais) se distingue des modes de financement traditionnels des banques par une plus grande implication du pourvoyeur de fonds vis-à-vis de son « protégé ». Le business angel – en général un particulier, plus rarement une entreprise, mais cela arrive quand même -, en plus de son financement, met ses connaissances et son expérience au service de l’entreprise financée. Ainsi, il prodigue conseils et orientations à suivre à l’entreprise, et notamment à ses dirigeants. Le business angel est finalement un peu comme un partenaire plus qu’un simple investisseur. Un grand nombre de business angels sont actuellement fédérés au sein d’associations.
Encore un autre terme francisé du monde du financement d’entreprises où l’investisseur entre directement dans le capital de la société financée. L’avantage ici c’est que la société n’est pas obligée de payer des intérêts sur le financement octroyé, même en cas de pertes. Par contre, l’inconvénient c’est que l’entrée dans le capital de la société comporte des risques d’interférences non forcément désirées dans la direction de l’entreprise. Pour éviter un tel cas, il faut bien déterminer quel type d’actions (prioritaires, avec ou sans droits de votes, etc.) l’entreprise octroiera à l’investisseur.
Les projets les plus probablement soutenus sont ceux qui ont le plus de chance de réussir, et le cas échéant, ceux qui auront le retour sur investissement le plus élevé. Autrement dit, les investisseurs seront uniquement intéressés par des projets viables à moyen et long terme, et de surcroit très rentables. L’entreprise œuvrant dans la sécurité des biens doit alors justifier d’un marché potentiel pour ses produits, et d’autre part elle devra dégager assez de bénéfices pour intéresser l’investisseur.
A noter qu’une entreprise appartenant au secteur de la sécurité des biens, mais très innovante n’aura pas de mal à trouver le financement par un business angel qui l’aidera à développer son activité. Par ailleurs, un éventuel recours à un crédit-bail (location avec une option d’achat en fin de contrat) n’est envisageable que si l’activité de l’entreprise (prestation de services en vidéosurveillance, contrôle d’accès, détection d’incendie, prestation de service d’installation d’alarme etc.) dégage assez de bénéfices pour pouvoir payer les loyers des investissements requis.